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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 13:54

 

Les gens du voyage ne veulent plus du régime de "liberté surveillée"

 

Alice Januel alias "Georgette", 59 ans, personnalité de la communauté des gens du voyage engagée dans la défense de leurs droits, est en colère. Elle a lancé à ses pairs un appel solennel à ne plus faire viser le "Carnet de circulation" qui régit leurs vie quotidienne depuis 1969, pour que soit enfin abrogé ce statut discriminatoire.

"Aujourd'hui, je dis ça suffit! Nous sommes en 2012 et je vais être retraitée. L'administration m'a remis un nouveau carnet que je dois faire viser tous les trois mois! C'est la goutte d'eau de trop", martèle Georgette, cette mère de 4 enfants qui, jusque-là foraine en activité, n'avait eu comme contrainte "que" le "livret de circulation", qui, lui, ne doit être signé que tous les 5 ans. Dans une lettre ouverte transmise jeudi à l'AFP intitulée "Une gens du voyage en colère", Alice Januel alias "Georgette", 59 ans, ancienne présidente de l'association nationale des gens du voyage catholiques (ANGVC), soutenue par son successeur Christophe Sauvé à Nantes, exprime sa révolte.

"Le jour où on ne travaille plus, on nous donne un carnet de repris de justice, ni plus, ni moins", a affirmé Georgette, contactée par l'AFP. "Il nous faut aller à la gendarmerie tous les trois mois, comme un repris de justice". "Mon père est entré dans le maquis à 16 ans, engagé volontaire à 18 ans, on a élevé honnêtement nos enfants avec mon mari, ils ont fait leur service militaire... Ce carnet, c'est comme un permis de circuler dans notre propre pays, tous les étrangers l'ont!", a-t-elle martelé. "Je refuse! Et j'appelle tous mes amis, mes frères, et tous ceux qui subissent ce marquage au fer à ne plus faire signer leurs carnets en gendarmerie. Et si on attrape des amendes, comme le prévoit la loi, on ira devant le juge et on utilisera tous les moyens pour faire cesser cette infamie qui nous stigmatise dans ce pays qui se dit être le pays des droits de l'Homme", lance-t-elle dans sa lettre.

Le nouveau président de l'ANGVC, Christophe Sauvé, s'associe à cet appel à la désobéissance "car les choses n'ont pas bougé alors que nous avons déjà plusieurs fois demandé cette abrogation", a-t-il déclaré. Début juillet, l'ANGVC ainsi que la Fédération nationale des associations solidaires d'actions avec les Tsiganes (Fnasat) avaient demandé à rencontrer le ministre de l'Intérieur Manuel Valls pour réaffirmer leur demande d'abrogation de cette obligation, instituée par une loi du 3 janvier 1969.

Les gens du voyage doivent faire viser ces documents dans un commissariat de police ou une gendarmerie tous les trois mois à un an, ou les faire proroger tous les cinq ans, selon les types de livrets ou carnets, attribués en fonction de l'activité professionnelle et de la situation familiale. La loi les contraint en outre à résider trois ans dans une commune avant de pouvoir s'inscrire sur les listes électorales, au lieu de six mois pour tout autre citoyen.

(Source : danactu-resistance)

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