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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:26

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Il y a quelques jours, j’avais mis en ligne un petit texte appelé  L’école maternelle contribue-t-elle au sexisme ?
J’ai reçu par email une réaction que son auteur m’a autorisé à mettre en ligne.     
" Belle question que voilà, c'est drôle, car effectivement maintenant, je suis largement mamie (12 petits enfants).
      Donc ce regard sur l'école maternelle a changé, mais je me souviens parfaitement qu'à l'époque, plus d'ailleurs de ma fille, car quand on l'a eue, nous étions, mon mari et moi, très engagés professionnellement, nous nous étions fait cette réflexion que c'était un peu bête de parler de l'heure des mamans, quand ce ne sont pas elles qui viennent chercher leur enfant.
      Déjà à cette époque je me disais que ça n'avait pas grand sens, car il y a des tas d'autres moments dans la journée qui sont aussi l'heure des mamans, et je me disais qu'on ferait mieux d'apprendre aux enfants à se repérer dans le temps en parlant des heures      correspondant à des actions,
      l'heure de rentrer dans la classe,
      l'heure d'aller jouer dans la cour
      l'heure de se reposer,
      l'heure d'aller manger,
      l'heure de passer faire pipi,
      l'heure de se laver les mains,
      l'heure de rentrer à la maison,
      et surtout, je me disais que ce serait ainsi important de leur montrer les heures qui reviennent systématiquement au même moment, et au contraire, celles qui sont fonction d'un moment particulier,     
      c'était pour moi l'occasion de leur faire ressentir l'existence de rythmes, y compris sur eux-mêmes;
      si c'est l'heure d'aller manger, qui a faim ? Qui a envie de manger ? Qui ressent un petit creux dans son ventre ?
     Eet si c'est l'heure d'aller se reposer, qui est fatigué ? Qui a envie de bailler ?
      Si c'est l'heure d'aller jouer dans la cour, qui a envie de faire autre chose ? Qui n'a plus envie de travailler ?
Cela me paraissait plus intéressant de parler des heures en fonction d'actions qu'on y fait, et en fonction d'état ressenti, ou qu'on apprend à ressentir.
      Mais c'était une déformation avec les recherches que je faisais, même si je continue de regretter qu'on n'apprenne jamais ces choses-là aux enfants, on ne leur apprend jamais à l'école à repérer des sentiments, des ressentis, et à les rattacher à des moments particuliers.
      Et je trouvais que c'était un bon moyen pour les aider à utiliser correctement une horloge.
      Mais en lisant ce texte, je confirme que finalement ce sont aussi des réflexions que j'ai eues, pourquoi toujours faire attendre les mamans, ce qui est aussi culpabilisant pour elles quand elles ne peuvent pas être là à ce moment-là. On pourrait alors parler de l'heure de la famille, au sens large, qui comprend la nounou.
      Il me semble important aussi qu'on utilise un langage qui permet de bien faire sentir aux enfants les diverses transitions, transitions entre différents temps dans l'école, mais aussi      transitions entre l'école et les autres moments, la cantine, la garderie, la sortie mais aussi l'entrée.
      Donc finalement il y a un gros travail à faire là-dessus, et je ne serai pas perturbée qu'on ne parle plus du tout de l'heure des mamans, mais plus largement de l'heure de repartir avec la famille."
Claire LECONTE.
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