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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 22:59

 

300 agents de l'inspection du travail manifestent à Paris

Romain Lecoustre, 32 ans, a mis fin à ses jours, le 18 janvier. Huit mois plus tôt, Luc Beal Rainaldy, 52 ans, en avait fait de même. Tous deux travaillaient pour l'inspection du travail. C'est pour leur rendre hommage qu'environ trois cents agents de contrôle de l'inspection du travail – sur une administration qui en compte 2 200 – se sont réunis, mardi 7 février, devant le cabinet de leur ministre, dans le 7e arrondissement de Paris. Ils ont ensuite manifesté jusqu'aux locaux de la Direction de l'administration générale et de la modernisation des services (Dagemo), où se déroulait un comité d'hygiène et de sécurité ministériel (CHSM) consacré au suicide de Romain Lecoustre.

"Nous sommes les fonctionnaires d'un ministère qui devrait donner l'exemple à toute la France. Pourtant notre situation professionnelle est aujourd'hui pire que dans le privé, c'est inadmissible. Nous sommes ici pour exprimer notre colère et notre écœurement au premier ministre et à notre ministre, Xavier Bertrand. Justice pour Romain !", hurle un manifestant dans un porte-voix.

Romain Lecoustre avait déjà fait une tentative de suicide au cours de l'été 2011. Il avait parlé à ses proches des raisons de ce premier appel à l'aide : une agression verbale lors d'un contrôle sur le terrain et des relations tendues avec sa hiérarchie.

Les familles, les collègues et les manifestants demandent la reconnaissance de ces deux suicides en accident de service, l'équivalent pour les fonctionnaires de l'accident du travail. D'abord pour que soit établi le lien entre la dégradation de leurs conditions de travail et ces actes désespérés, et ensuite pour ouvrir la voie à une indemnisation des familles.

Pour l'intersyndicale (CFDT-CGT-FO-SNU-TEF/FSU-SUD-UNSA) du ministère du travail, qui a appelé à la grève nationale, ces deux suicides (auxquels s'ajouteraient au moins deux autres sur les trois dernières années) symbolisent les dysfonctionnements d'une administration qui pâtit des réformes en cours dans le cadre de la révision générale des politiques publiques.

 

"Jusqu'à quand le bulldozer de la réforme de l'Etat va-t-il continuer et rallonger la liste des victimes ? Ça suffit !", crient les manifestants. Venus de différentes régions, ils ont manifesté derrière une banderole noire sur laquelle on pouvait lire : "Suicides au ministère du travail. Administration coupable."

Les syndicats, qui dénoncent l'arrivée imminente de la prime de fonction et de résultats, réclament l'arrêt des suppressions de postes, l'abandon immédiat de tous les objectifs chiffrés fixés annuellement aux agents et l'arrêt de la dévalorisation et de la déstabilisation des agents comme mode de relations hiérarchiques.

La mobilisation a en tout cas été forte au sein de l'inspection du travail, avec un agent sur quatre en grève selon les chiffres du ministère. A Marseille, ils étaient plusieurs dizaines de grévistes venus accompagner une délégation à la préfecture, certains arborant un brassard "en deuil".

(source texte : lemonde.fr)

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