Dans la nuit du 22 au 23 août 1927, malgré une mobilisation et une
réprobation internationale sans précédent, Nicola SACCO et Bartolomeo VANZETTI sont exécutés (peu après minuit) sur la chaise électrique dupénitencier de Charleston, Etat du Massachusetts, USA. La nouvelle de cesexécutions déclenchera à nouveau un immense mouvement de colère ponctuéde violences contre le gouvernement américain.
Contexte:
Comme en Europe, les années 1919-1920 sont difficiles aux États-Unis : il faut reconvertir
l'économie de guerre et faire face à l'inflation. La fin du dirigisme étatique mis en place en
1917 et la montée du syndicalisme provoquent de nombreuses grèves dans tout le pays. En
1919, on recense 4,1 millions de grévistes qui réclament de meilleurs salaires et une réduction
du temps de travail. Les grèves dégénèrent en violences et donnent lieu à des affrontements
dans plusieurs grandes villes, comme à Boston.
Face à ce climat social, l'année 1925 est marquée par de nombreux attentats anarchistes : les
responsables politiques sont touchés, comme le maire de Seattle ou celui de Cleveland, chez
lequel une bombe explose. Les bureaux de la banque Morgan à Wall Street sont soufflés par
un attentat qui fait 38 morts et 200 blessés. Les autorités prennent des mesures de répression
contre les anarchistes mais aussi contre les communistes et les socialistes américains. Certains
sont emprisonnés, d'autres contraints de s'exiler. L'opinion publique amalgame les grévistes,
les étrangers et « les Rouges ». Elle craint les progrès du bolchévisme en Europe, le
terrorisme de gauche et se méfie des immigrés récemment arrivés qui parlent à peine l'anglais.
Début de l'affaire:
Le 5 mai 1920, Sacco et Vanzetti sont arrêtés ; ils sont soupçonnés d'avoir commis deux
braquages dans le Massachusetts : l'un à Bridgewater le 24 décembre 1919, l'autre à South
Braintree le 15 avril 1920. Durant ce dernier braquage, deux convoyeurs, Frederic Parmenteret Alessandro Berardelli, sont tués. Les 15 000 $ correspondant à la paye des ouvriers d'unefabrique de chaussures avaient alors été volés. C'est alors que Nicolas s'acheta un manoir.
Condamnation
Le 16 août 1920, Vanzetti seul est condamné pour le premier braquage de 12 à 15 ans de
prison.
Le second procès qui se clôt le 14 juillet 1921 les condamne tous les deux à la peine capitale
pour les crimes de South Braintree, dans la banlieue de Boston, malgré le manque de preuves
formelles. Des comités de défense se mettent en place dans le monde entier pour sensibiliser
l'opinion sur cette injustice : Benito Mussolini prend même leur défense. Comme Sacco en
1923, Vanzetti est placé début 1925 en hôpital psychiatrique. Le 12 mai 1926, leur
condamnation à mort est confirmée. Le 26 mai, un bandit dénommé Celestino Madeiros,
cependant déjà condamné à mort dans une autre affaire, avoue de sa prison être l'auteur du
braquage de South Braintree, mais le juge Thayer, qui n'aimait ni les Italiens, ni les
anarchistes, refuse de rouvrir le dossier. Malgré une mobilisation internationale intense et le
report à plusieurs reprises de l'exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino
Madeiros sont exécutés par chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, à la Prison deCharlestown dans la banlieue de Boston, par le célèbre bourreau Robert G. Elliott, suscitantune immense réprobation.
Le 23 août 1977, exactement 50 ans plus tard jour pour jour après leur exécution, le
gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis absout les deux hommes, et déclare que « tousles déshonneurs devaient être enlevés de leurs noms pour toujours ».
Les annonces gouvernementales franco-allemandes ne vont rien résoudre sur le fond, pire elles vont alimenter une spirale dépressive au détriment des peuples.
L’Union européenne et les gouvernements, sous l’emprise des marchés financiers, veulent imposer une politique d’austérité généralisée pour réduire les déficits publics.
Ce sont pourtant les gouvernements qui ont créé ces déficits à coups de réduction d’impôts et de cotisations pour les entreprises et les particuliers les plus aisés. Ils ont, de plus, creusé ces déficits en rachetant les énormes dettes privées des actionnaires, banquiers et spéculateurs.
La dette publique est donc en grande partie illégitime et ce n’est pas aux populations de la payer.
L’inscription de la « règle d’or » du pacte euro-plus dans la loi fondamentale des Etats, le flou sur le taux de taxation des transactions financières, et l’incertitude sur la façon dont va s’opérer l’harmonisation franco-allemande de l’impôt sur les sociétés, présagent de l’approfondissement de la gouvernance ultra libérale de l’Union européenne.
Les bonus et les dividendes records, les paradis fiscaux florissants, les armes financières de spéculation massive, vont continuer de prospérer et d’extorquer les richesses produites par les salarié-e-s.
L’exigence d’un autre partage des richesses est la seule réponse alternative légitime. Elle exige une autre répartition entre salaires et profits, un droit effectif à l’emploi par une réduction du temps de travail avec embauches correspondantes, accompagné d’un nouveau statut du salarié, une réforme fiscale radicale, et le développement des services publics.
Il faut un moratoire immédiat du paiement de la dette et un audit citoyen, afin de déterminer la partie illégitime qu’il convient d’annuler. Il faut mettre fin aux exonérations d’impôts des plus riches, taxer véritablement les revenus du capital, lutter contre la fraude fiscale et les spéculateurs.
Il faut également la socialisation du système bancaire, la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux, en articulant impératifs écologiques et garanties sociales pour les salarié-e-s.
Les mobilisations nationales et européennes à venir doivent porter ses exigences pour sortir réellement de la crise.
A la crise économique et sociale de 2008 aux effets durables, s’ajoute la crise desdettes publiques de la zone Euro. Celle-ci et la nature des réponses politiquesapportées par l’Union et les états membres menacent en permanence la stabilité dela monnaie commune et l’avenir de l’Union Européenne. Les conséquences sontlourdes pour les salariés.
Face à l’atonie de la croissance et à l’aggravation de la crise des dettes de la zoneEuro, le gouvernement a prévu d’annoncer le 24 août des « mesures destinées àréduire le déficit de la France ».
La situation nationale est préoccupante. Les politiques menées et le faible niveau decroissance ne réduisent pas le chômage et mettent en cause la cohésion sociale etla solidarité :
· Le chômage reste très élevé, bien au-dessus de ce qu’il était avant 2008. Le
chômage de longue durée s’est accru. La précarité s’est accentuée comme en
témoigne la forte proportion d’embauche en CDD de très courte durée.
· La situation des moins de 25 ans sur le marché du travail s’est particulièrement
dégradée.
· La politique fiscale est inéquitable et épargne les plus hauts revenus. Les revenusdu travail sont plus mis à contribution que les autres revenus. Les suppressionsd’emplois aveugles dans les fonctions publiques mettent en péril la qualité duservice rendu. Les réformes sociales, telle celles des retraites, font porterl’essentiel des efforts sur les salariés et accentuent les inégalités.
Pour l’intersyndicale, des réponses nouvelles priorisant l’emploi, la cohésion
sociale (protection sociale, services publics,…), la réduction des inégalités
(une autre répartition des richesses, le pouvoir d’achat, une autre fiscalité), la
maîtrise des déficits publics sont urgentes.
L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue d’une véritable concertation
sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre
pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi et réduire la dette tout en garantissantla cohésion sociale.
D’ores et déjà, l’intersyndicale estime indispensable l’intervention des salariés. Ellese réunira le 24 août au soir pour envisager les suites à donner. Celles-ci viseront àdébattre avec les salariés des solutions à apporter et à organiser avec eux l’actionpour faire pression sur le gouvernement et le patronat.
Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE, critique lespolitiques d’austérité visant à rassurer les marchés. Il fait des propositions pour réduire l’emprise des spéculateurs.
Quellepeut êtrela portée de la dégradation, sans précédent, de la note américaine ?
Henri Sterdyniak. De tout temps, le secteur financier est parasitaire jusqu’à devenir totalement déstabilisant aujourd’hui. Il imagine des scénarios totalement improbables. Les États-Unis ne rembourseraient pas leur dette, la zone euro éclaterait, les pays comme l’Italie ou l’Espagne ne rembourseraient pas leur dette… Cela génère des séquences autoréalisatrices. En s’attaquant à la note d’un pays, les taux d’intérêt de celui-ci grimpent, ce qui le fragilise encore plus. Les marchés se retrouvent alors confortés dans leur prévision. Le cycle infernal est enclenché. On assiste à une nouvelle crise financière dont on ne peut pas encore préjuger de l’importance, mais qui va contribuer à déclencher une nouvelle crise réelle.
N’est-ce pas déjà le cas en France avec l’arrêt brutal de la croissance au deuxième trimestre ?
Henri Sterdyniak. Le chiffre du premier trimestre était trop fort et s’expliquait par des circonstances exceptionnelles, comme la fin de la prime à la casse. Alors que, dans tous les pays européens, règnent des politiques d’austérité qui pèsent sur la croissance, avec des taux de chômage extrêmement élevés, le scénario le plus probable est celui d’une croissance lente avec une certaine instabilité.
Les réactions des dirigeants politiques face à ce nouvel épisode de la crisevous paraissent-ellesà la hauteur ?
Henri Sterdyniak. Elles sont catastrophiques. En poursuivant la réduction des déficits par la réduction des dépenses, les gouvernements donnent raison aux marchés. D’autre part, si tous les pays essaient de réduire leur déficit, l’activité chute. Avec une croissance faible, les recettes diminuent, les dettes et les déficits publics s’accroissent, et les marchés replongent. Les dirigeants se livrent à une tâche impossible qui consiste à rassurer les marchés. Ils donnent le pouvoir économique aux pyromanes qui sont responsables de la crise. En France, le gouvernement a fait une réforme des retraites pour rassurer les marchés et, demain, il lancera une réforme fiscale de la santé, une réforme des allocations familiales, ou encore une réforme de l’assurance chômage dans ce même but. La situation est donc préoccupante sur le plan économique, social et politique.
Quelles sont les réformes nécessaires pour arrêterle cycle infernal ?
Henri Sterdyniak. La politique économique qui vise à réduire la dépense publique n’est pas une fatalité. Il faut se ressaisir à l’échelle européenne et à celle du G20. Il faut diminuer le poids des marchés financiers, en garantissant les dettes des États et retirer aux agences de notation le droit de dégrader la note d’un pays. Pour garantir les dettes, la Banque centrale européenne (BCE) doit prendre des mesures pour imposer aux banques l’achat des titres publics à des taux raisonnables et, si nécessaire, elle doit intervenir directement dans le financement des États. La constitution d’un système bancaire public pour financer un certain nombre d’investissements utiles, dans les énergies renouvelables ou les innovations de transformation écologique dans notre industrie, est également indispensable.
Ensuite, la zone euro doit adopter une véritable stratégie de croissance. L’activité économique ne peut pas s’appuyer sur l’endettement des ménages, sur des bulles financières, mais sur les salaires et les revendications salariales. La création d’une banque européenne de développement durable, pour financer des investissements favorisant l’emploi et la transition écologique, peut également être un instrument au service d’une véritable relance de la croissance.
Le chef de l’Étatmet l’inscription dansla Constitutiond’une « règle d’or »au centre du débat politique. Quel est le danger ?
Henri Sterdyniak.Nicolas Sarkozy profite de la situation pour faire pression sur une certaine fraction de la gauche. Il ne faut pas que celle-ci apparaisse raisonnable vis-à-vis des marchés. Notre objectif ne doit pas être de réduire à 3 % du PIB notre déficit public en 2013. Notre grand objectif doit être de relancer la croissance, l’emploi, de prendre des mesures fortes contre les marchés financiers et de coordonner la croissance à l’échelle européenne. En mettant dans la Constitution la prétendue « règle d’or », on obtiendra une politique budgétaire totalement corsetée. La contrainte sera tellement forte, qu’elle obligera à des mesures d’austérité supplémentaires.
(Source : Entretien réalisé par Clotilde Mathieu.humanite.fr/social-eco/henri-sterdyniak-%C2%AB-ils-donnent-le-pouvoir-aux-pyromanes-%C2%BB-477828)
Fin juin, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été libérés. Evidemment c’est cool…
Bien sûr, France Télévision n’oublie pas les otages français qui ne sont toujours pas libérés
et le rappelle d’ailleurs tous les jours…
et le rappelle tous les mercredis…
en les nommant…
sans les nommer…
ben ouais…
Entre autreS :
Au Niger : Thierry Dol, 29 ans ; Pierre Legrand, 25 ans ; Daniel Larribe, 59 ans ; Françoise Larribe, 62 ans ; Marc Ferret, 43 ans ; avec eux : Jean-Claude Rakotoarilalao, 60 ans ; Alex Kodjo Ahonado.
Au Yemen : Pierre Perrault, 30 ans ainsi que 2 femmes
En Somalie, un membre de la DGSE (ben si…)
HOMMAGE à ALLAIN LEPREST
Sur Radio PFM, la redifusion, en ligne de l'homage à Allain Leprest (Merci Jean)
Le 12 août 1883, après l'adoption du "Drapeau noir" par les anarchistes duepour une grande part aux interventions de Louise Michel, le premier numérod'un journal portant ce titre "Le Drapeau Noir" Organe Anarchiste, sort cejour à Lyon (ville qui avait vu les Canuts brandir cet emblème lors de leursrévoltes de 1831 et de 1834). Le journal sera victime de la répression et cesserasa parution à son dix-septième numéro le 2 décembre 1883, "L'Emeute" luisuccèdera.
"(...) c'est sur les hauteurs de la ville de la Croix-Rousse et à Vaise que lestravailleurs, poussés par la faim, arborèrent, pour la première fois ce signe dedeuil et de vengeance, et en firent ainsi l'emblème des revendications sociales.
(...)"Extrait du n°1 du journal.
Son apparition consignée remonte en fait à une révolte d'ouvriers terrassiers àReims début 1831, qui le brandirent en signe de désespoir et de misère.
CHANT DU DRAPEAU NOIR
Pourquoi ce drapeau teint en noir? Pourquoi cette teinte sinistre ? - L'anarchie est faite d'espoir Et la mort n'est pas son ministre. Nous portons le deuil des méchants Des ambitieux et des cupides, Des capitalistes avides Qui font couler du sang pour leurs penchants. Nous annonçons l'approche du Grand Soir Où les tyrans iront au pourrissoir. Le capital engendre tous les crimes Et nous portons le deuil de ses victimes.
Pourquoi ce drapeau teint en noir? Pourquoi la couleur fatidique ? - Nous portons le deuil du pouvoir, De l'État, de la Politique. Nous voulons notre liberté Et proclamons : Quoi qu'on dise, Chacun pourra vivre à sa guise Quand sera mise à mort l'autorité. Nous annonçons la fin des potentats Filous, voleurs, menteurs et apostats. La liberté rend égaux tous les êtres Et nous portons le deuil de tous les maîtres.
Pourquoi ce drapeau teint en noir, Couleur d'une grande tristesse ? - Les hommes, enfin, vont avoir Leur commune part de richesse. Nous portons le deuil des voleurs Qui tous les jours font des bombances Pendant que, dès leur prime enfance, Péniblement triment les travailleurs. Nous annonçons humaine société Où tous auront bien-être et liberté. Du patronat les formes sont maudites Et nous portons le deuil des parasites.
Pourquoi ce drapeau teint en noir Ainsi que le corbeau vorace? - Les humains viennent d'entrevoir Qu'ils sont tous d'une même race. Nous portons le deuil des soudards Vivant de rapine et de guerre. Les peuples veulent être frères Et des nations brûlent les étendards. Nous annonçons l'ère de vérité, Ère d'amour et de fraternité! Des généraux l'existence est flétrie Et nous portons le deuil de leur patrie.
Pourquoi ce drapeau teint en noir? Est-ce une religion suprême ? L'homme libre ne doit avoir Pour penser nul besoin d'emblème! - L'anarchiste n'accorde pas A ce drapeau valeur d'idole, Tout au plus n'est-ce qu'un symbole, Mais en lui-même il porte son trépas Car annonçant la fin des oripeaux Il périra comme tous les drapeaux. En Anarchie où régnera la Science, Pour tout drapeau, l'homme aura sa conscience
La guerre d'Espagne (souvent également désignée sous le nom de guerre civile espagnole ou moins fréquemment de révolution espagnole) est un conflit qui opposa, en Espagne, le camp des « nationalistes » à celui des « républicains » ces derniers réunissant, parfois avec de vives tensions, communistes, socialistes, républicains et anarchistes. Elle se déroula de juillet1936 à avril1939 et s'acheva par la défaite des républicains et l'établissement de la dictature de Francisco Franco, qui conserva le pouvoir absolu jusqu'à sa mort en 1975.
Cette guerre fut la conséquence, sur le long terme, des malaises sociaux, économiques, culturels et politiques qui accablaient l'Espagne depuis plusieurs générations. Après la proclamation de la IIe République en 1931, l'exacerbation croissante des tensions entre Espagnols culmina avec l'insurrection durement réprimée des Asturies (1934) et la résurgence de troubles civils et de violences réciproques au printemps 1936, après la victoire électorale du Frente Popular. Préparé de longue date, le soulèvement militaire et civil du camp nationaliste éclata le 18juillet1936, mais sa mise en échec partielle contraignit les deux camps à se livrer une guerre totale imprévue, longue et meurtrière.
Le conflit prit aussi la forme, dans certains territoires sous contrôle républicain, d'une révolution sociale qui aboutit à la collectivisation des terres et des usines, et expérimenta différentes sortes d'organisation de type socialiste (soutenues notamment par des anarchistes de la CNT).
L'insurrection franquiste de juillet 1936 survient après plusieurs mois de grèves, d'expropriation, de batailles entre paysans et gardes civils. Francisco Largo Caballero, chef de l'aile gauche du parti socialiste, avait demandé en juin d'armer les ouvriers ; mais Manuel Azaña avait repoussé cette proposition.
Le soulèvement débute le 17 juillet au Maroc espagnol où Franco prend le commandement des troupes, après être arrivé en avion des îles Canaries via le Maroc français, mettant sa femme et sa fille en lieu sûr à Casablanca. Le putsch touche l'ensemble de la métropole dès le lendemain.
Quand l'insurrection éclate, le gouvernement républicain se trouve paralysé. Ses premiers communiqués, au bout de 24 heures, se veulent rassurants, reconnaissant seulement qu'une partie de l'armée s'est soulevée au Maroc. À Séville, des travailleurs désarmés tentent en vain de s'opposer au soulèvement, dirigé par Queipo de Llano ; le gouvernement refuse de donner des armes aux travailleurs qui en réclament, menaçant de faire fusiller ceux qui leur en fourniraient.
Le gouvernement républicain tente une conciliation avec les militaires. Le président Manuel Azaña propose la mise en place d'un gouvernement de compromis à la place du Frente popular : le 18 juillet, il nomme Diego Martínez Barrio chef du gouvernement, mais doit rapidement constater l'échec de ses efforts. Ni du côté nationaliste avec Mola, ni du côté républicain avec le socialiste Francisco Largo Caballero, on ne veut de compromis. L'issue guerrière est inévitable, et dès le lendemain de sa nomination, Martinez Barrio démissionne, remplacé par José Giral.
Le 17 juillet, à Barcelone, les militants de la CNT commencent à s'armer, dans les arsenaux et les chantiers navals. Leur détermination fait basculer de leur côté la Garde civile et la Garde d'Assaut, obligeant les militaires à capituler dans cette ville qui est la deuxième du pays. Quand le gouvernement décide de donner des armes à la population, celle-ci est, de fait, déjà armée.
À Madrid, des armes sont finalement distribuées, là aussi, aux ouvriers, mais dépourvues de culasses. La population lance cependant un assaut, le 20 juillet, contre la caserne de la Montana, et s'en empare.
Si certaines régions tombent rapidement (Navarre, Castille-et-León, Galice, Andalousie occidentale, grandes villes d'Aragon), le reste du pays reste fidèle à la République. Madrid, Valence et Barcelone, malgré le soulèvement de la garnison locale, restent aux mains des républcains, grâce notamment aux milices ouvrières très vite mobilisées.
Au bout d'une semaine, le pays est coupé en deux zones à peu près égales : d'un côté les nationalistes, de l'autre les républicains qui conservent les régions les plus riches et les plus industrielles.
En tentant ce coup d'État, les militaires ont en fait déclenché la révolution dans le pays. Voyant les travailleurs armés, bien des patrons s'enfuient ou rejoignent le camp des nationalistes. En réaction, la population ouvrière saisit les entreprises, 70 % d'entre elles en Catalogne, 50 % dans la région de Valence, et instaure un contrôle sur les autres. Les paysans collectivisent les trois quarts des terres. L'ensemble des biens de l'Eglise est également saisi, les couvents deviennent des réfectoires pour les miliciens, des écoles, des salles de bal, etc.
Les autorités légales ont perdu tout pouvoir, ne disposent plus d'aucune force de police, d'armée ou de justice. À la place, la gauche met en place des organes d'un nouveau pouvoir, organise des milices pour combattre les nationalistes, réorganise les transports, l'approvisionnement des villes, transformant des usines pour les besoins de la guerre.
Cependant, les partis et organisations ouvrières, tels que le PCE, le PSOE, l'UGT, la CNT et le POUM laissent le gouvernement en place : début septembre, José Giral cède la place à Francisco Largo Caballero qui donne deux ministères aux communistes ; en novembre, ce sont des anarchistes qui entrent au gouvernement ; peu à peu, celui-ci reconstitue une armée qui va s'opposer aux milices et supprimer les comités mis en place par les organisations ouvrières. En novembre 1936, tous les ministres (y compris les anarchistes) signent un décret sur la dissolution des milices et leur incorporation dans les forces de l'armée régulière. Celles qui refusent de rentrer dans l'armée du gouvernement ne reçoivent plus d'armes, ce qui a pu faciliter la victoire des nationalistes sur plusieurs fronts ; les tribunaux révolutionnaires sont remplacés par les tribunaux du régime précédent. Ainsi, si l'énergie de la gauche révolutionnaire dans les premiers jours du soulèvement avait tenu en échec les militaires, la révolution est peu à peu désarmée, sans qu'aucun parti ouvrier ne s'y oppose réellement.
Membre de l'Internationale puis de la "Fraternité de Bakounine", figure marquante de l'anarchisme italien. Il est né le 1er septembre 1846 à Barletta (province des Pouilles, Italie), dans une famille de la riche bourgeoisie. Il effectue des études de droit puis voyage en France, en Russie et en Angleterre où il se lie avec Engels. Celui-ci lui fait découvrir le socialisme et le charge, en juin 1871, de consolider les sections de l'Internationale en Italie. A Florence et à Naples, il prend contact avec des groupes de militants dont Malatesta et collabore au journal "La Campana"(La Cloche). Du 4 au 6 août 1872, à Rimini, il préside la conférence des sections italiennes de l'Internationale qui prend la décision de rompre avec le communisme autoritaire et le Conseil général de Londres (qui voulait supprimer l'autonomie des sections). Le 2 septembre 1872, le congrès de La Haye (où n'assistent pas les sections italiennes) marque la rupture définitive entre autoritaires (marxistes) et anti-autoritaires (partisans de Bakounine). Cafiero présent en tant qu'observateur dénoncera l'exclusion de Bakounine et de James Guillaume. Il participe ensuite du 15 et 16 septembre 1872, au Congrès international anti-autoritaire de Saint-Imier, qui signe l'acte de naissance du mouvement anarchiste. Très lié à Bakounine, il prend en charge son hébergement à Locarno. En 1877, il participe au mouvement insurrectionnel de la "Bande du Matese" qui déclare "Le Communisme libertaire" dans plusieurs villages de la province de Bénévent. Il est arrêté avec ses compagnons, quelques jours plus tard, et passe 15 mois en prison pendant lesquels il traduit le "Capital" de Marx. Le procès de la Bande se déroule en août 1878 et se solde par un acquittement général. A partir de 1883, sa santé mentale se détériore et il sombre peu à peu dans la folie. Après plusieurs internements, il meurt à l'asile de Nocera Inferiore. Cafiero était marié avec une militante révolutionnaire russe, Olimpiada Evgrafovna Kutuzova.