A Lille-Fives, les antifascistes ont repris Degeyter
Le Collectif antifasciste de Lille a organisé ce samedi 14 janvier un rassemblement Place Degeyter à Fives pour se « réapproprier le symbole de l'ouvrier ». Une occasion aussi de réfléchir sur la montée du Front national.
A qui appartient Pierre Degeyter, compositeur de l'Internationale ? Il y a 3 mois, les groupes de l'extrême-droite avaient terminé leur manifestation devant « la demoiselle de Fives » sur la Place Degeyter. Aujourd'hui, les antifascistes veulent se la réapproprier. Ils se sont donné rendez-vous au même endroit pour « reprendre la Place Degeyter à [leur] compte ».
« Nous avons voulu nous réapproprier la Place Degeyter pour le compte de ceux qui se battent pour les travailleurs et les précaires », explique Olivia, porte-parole du Collectif antifasciste de Lille. La manifestation ne s'arrête cependant pas à un simple rassemblement. « Aujourd'hui, 31 % des Français seraient favorables aux idées du Front national. Cela nous énerve mais ne nous surprend pas. Car les gouvernements actuels et précédents banalisent le discours frontiste et les partis politiques reprennent les idées de l'extrême droite. Nous sommes donc là aujourd'hui pour mettre la riposte en place », soutient-elle.
Partis de la Place Degeyter, les manifestants se sont dirigés par la suite dans la salle Alain Colas à Marbrerie pour une conférence-débat sur les nouvelles formes de l'extrême droite en France et en Europe.
Le Collectif antifasciste de Lille, organisateur de la manifestation, se veut un ensemble d'organisations – partis politiques, syndicats, associations – et d'individus se rassemblant pour lutter contre les idées de l'extrême-droite.
(source texte : la voix d'son nord)
Opération Lyon Propre
Environ 200 nazillons répondaient à l’appel du groupuscule des Jeunesse nationaliste crée par A. Gabriac et Y. Bennedeti samedi 14 Janvier. En même temps a lieu l’Opération Lyon Propre menée par des Anonymous dans le cadre plus large de l’Opération Blitzkrieg contre les groupes néo-nazis à travers le monde. Plusieurs sites appartenant à la mouvance fasciste ont été hackés. Notamment ceux des groupes fascistes ayant leur siège à Lyon. En même temps 1500 personnes manifestent contre le fascisme.
Les rues de Lyon n’appartiennent pas aux fascistes : 1500 personnes pour le rappeler
Alors qu’Alexandre Gabriac et sa clique des jeunes fascistes appelaient à manifester dans les rues de Lyon, près de 1 500 personnes ont répondu à l’appel antifasciste, dont un grand nombre de libertaire, pour rappeler que les rues de Lyon n’appartiendront jamais aux néo-nazi.
La situation est relativement tendue à Lyon en début d’après-midi. Alors que les antifascistes se rassemblent par centaines au cœur du quartier de la Guillotière (où Gabriac espérait initialement faire aboutir sa manifestation) rien ne laisse présager l’ampleur de la mobilisation antifasciste, ni du nombre de fascistes qu’arriveront à rassembler, en face, les quelques nostalgiques de Pétain rassemblés pour l’occasion. On blague un peu en pensant à tout le mal qui pourrait arriver au local des fascistes situé au cœur de la Guillotière et on lance les premiers slogans contre l’extrême droite.
Vers 14h30 le cortège s’élance en direction de Bellecour, quelques élus et représentants de partis, suivi d’un camion CGT, ouvrent la marche. Oh surprise, le camion sono ne nous abreuve pas des niaiseries habituelles, mais passe un peu de musique (les bérus, plus étonnant encore un chant de la CNT de 1936) et enchaine les slogans. Juste derrière suit le cortège libertaire, dense et entouré de banderoles, loin d’être assez nombreuses pour limiter la foule. Pas la peine de se compter, la presse et la flicaille s’en chargeront, une chose est sûre, nous sommes nombreux et déterminés cette après-midi à Lyon pour faire face à l’extrême droite. Quelques autres cortèges sont présents, de partis (NPA ou les Verts) ou de syndicats (SUD, CGT, FSU). Et surtout beaucoup de gens déterminés, sans étiquette particulière, viennent apporter leurs forces, la manifestation gagnera également en nombre tout au long de son parcours.
Rapidement quelques fumigènes sont craqués et viennent ajouter à l’ambiance, mais dès l’arrivée à Bellecour force est de constater que l’accès au Vieux Lyon, pour l’occasion offert à l’extrême droite par la préfecture, nous est défendu par des barrières anti-émeutes. La présence policière, bien visible, n’est pourtant pas collée à la manifestation comme on en a souvent l’habitude. C’est que la tension est présente, et que l’actualité policière augmente encore l’animosité à leur encontre. La mort de Wissam et d’autres sont à l’esprit de beaucoup (des camarades de Clermont-Ferrand feront d’ailleurs en fin de manifestation une intervention à ce sujet).
Ce qui devait arriver arriva, et lorsque les barrières anti-émeutes se retrouvent en vue du cortège, une partie de celui-ci tente d’y accéder, mais rejoindra la manifestation quelques minutes plus tard. Laquelle, après un passage aux Terreaux, longera les quais en sens inverse jusqu’à Bellecour, cherchant régulièrement les failles du dispositif policier. Lequel reçoit au passage quelques projectiles (magnifique jeté de sapin d’ailleurs). Les fachos ne sont pas visibles en face et la manifestation finissant place Bellecour, la plupart des participants se dispersent avec l’assurance que les fachos n’auront pas occupé Lyon aujourd’hui, et avec pour certains la déception de ne pas avoir pu les empêcher d’accéder à St-Jean comme au reste de la ville.
Quelques informations nous parviennent d’ailleurs au long du parcours de la faiblesse de la mobilisation fasciste. Entre les querelles de chapelles avec les identitaires, le GUD, ou bien 3e Voie (alors planquée à Crémieu), Gabriac aura à peine réussi à rassembler deux cents personnes pour l’écouter faire l’apologie de Pétain en direct (« le plus grand militaire français » dixit). Dont de nombreux groupes venus de loin, voire d’autres pays, puisqu’il aura même accueilli une délégation de racistes hongrois. Sa petite manifestation a tout de fasciste : marche au pas, en rang, drapeau et service d’ordre se voyant déjà en milice fasciste. Leur parcours leur aura toutefois laissé la surprise de longs murs recouverts de slogans antifascistes : et non, nazis, vous ne serez jamais chez vous à Lyon !
Trois interpellations ont eu lieu à proximité de Saint-Jean, trois antifascistes qui ont visiblement réussi à traverser le pont. Nous sommes sans nouvelles d’eux à l’heure actuelle. Au moins une autre personne a été arrêté lors des face à face avec la police devant les ponts de la Saône, on est également sans nouvelle de cette personne. Les informations sur les arrêtés sont les bienvenues pour organiser le soutien.
(source texte et photos : rebellyon.info)