Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 22:10

 

 

Le bilan de la FIAC 2011

La 38ème édition de la FIAC vient de se clôturer. Près de 21 pays représentés, 168 galeries, près de 70 000 visiteurs, la FIAC 2011 fut un véritable succès.

Si les collectionneurs et les marchands redoutaient l’effet de la crise économique sur le marché de l’art, les ventes de Londres la semaine dernière avaient déjà quelque peu calmé les angoisses, la FIAC a définitivement démontré la vitalité du marché de l’art face aux marasmes environnants.

Plus de Cour Carré cette année, c’était donc uniquement au Grand Palais que les visiteurs avaient rendez-vous. Sous la nef du Grand Palais, au rez-de-chaussée, les grandes galeries, au premier étage, les galeries émergentes.

Au premier étage justement on retrouvait dès l’entrée la galerie Lovenbruck qui exposait les « lèvres » de Alina SZAPOCZNIKOW

et une carcasse de voiture signé Fabien GIRAUD

et Raphael SIBONI. Encore des formes de métal un peu plus loin dans la galerie TORRI, avec le jeune Florian PUGNAIRE.

 

Si le premier étage était assez inégal entre émergence et décoration le rez-de- chaussée était quasi muséal. Impossible de tout décrire, mais on retiendra le stand assez « bling-bling », créé par Karl Lagarfeld de la galerie suisse GMURZYNSK et ses belles éponges de Yves KLEIN, ainsi qu’un Joan MIRO tissé. Ce n’était pas la seule galerie à avoir fait le pari de l’art moderne, on retrouvait aussi chez Vedovi et TORNABUONI ART des « concetto spaziale » de Lucio FONTANA.

Juste à côté Zlotowski avait dédié son stand à Simon HANTAÏ.

Du côté de l’art contemporain il y en avait pour tous les goûts aussi.

Emmanuel Perrotin présentait une « tour Bruxelles » majestueuse d’acier de plus de 3 mètres de haut de l’artiste belge Wim DELVOYE,

des œuvres de Bharti KHER

ainsi qu’un gigantesque tableau de Takashi MURAKAMI.

 

 

 

Face à l’artiste nippon, connu pour ses design pour Louis Vuitton, une statue de Xavier VEILHAN tout juste sortie d’une exposition de l’Espace Louis Vuitton de Tokyo, la galerie tisse des points entre ses œuvres, ses artistes et surtout n’oublie pas une part de marketing !

 

 

Moins tape à l’œil, il fallait rentrer un peu plus dans le stand pour contempler les œuvres de Loris GREAUD chez PACE gallery, de retour après plus de 30 ans d’absence à la FIAC, qui consacrait le plus large de son espace à l’artiste français à peine trentenaire.

 

Des œuvres en noir mais d’une efficacité surprenante. L’artiste prépare une exposition à Beaubourg et représente la scène française contemporaine peu présente au rez-de-chaussée (l’artiste était aussi présent chez Yvon Lambert). L’ancien lauréat du prix Marcel Duchamp, Mathieu MERCIER était lui aussi assez visible,

 

entre un solo show chez Mehdi Chouakri, et des œuvres chez Le Minautore ou Massimo Mini, les autres artistes français n’était malheureusement pas très visibles (Jules BALINCOURT de, l’artiste français le plus coté n’était présent que dans la galerie Thaddeus Ropac avec un petit tableau). Il faut dire que les galeries avaient privilégié les valeurs sûres.

On retrouvait donc bien sûr Damien HIRST avec des cabinets de médicaments chez Gagosian

 

ainsi qu’une autre vitrine à la White Cube, des « flowers » de Andy WARHOL chez Van De Weghe mais aussi chez Gagosian, quelques Roy LICHTENSTEIN (toujours chez Gagosian), des néons de Dan FLAVIN ainsi que des installations de Donald JUDD chez David Zwirner. Bref un rez-de-chaussée qui aurait très bien pu être un lieu d’expositions pour une future vente chez Christie’s ou Sotheby’s.

 

 

 

On retiendra aussi chez Karsten Greve deux installations taxidermistes de Claire MORGAN

ainsi que les fabuleux fragments de livres ouverts de Georgia RUSSELL, à côté d’une petite sculpture de Louise BOURGEOIS et d’un énorme triptyque de Pierre SOULAGES. Beaucoup d’œuvres de Antony GORMLEY de petits formats (enfin, de quelques mètres mais c’est déjà bien moins que les sculptures monumentales de l’ancien récipiendaire du Turner Prize) ainsi que de sculpture anthropomorphique de Tony CRAGG (Chez Marian Goodman, Thaddeus Ropac, Lisson et ailleurs encore).

Alors que Paris Photo n’investit pourtant que dans quelques jours le même endroit (la nef du Grand Palais), on a vu beaucoup de photos cette année. Entre Thomas STRUTH, Florian MAIER-AICHEN, Carlo BALESTRINI, Andreas GURSKY et bien sûr, dopé par son récent record de ventes qui en fait la photographe la plus chère du monde, Cindy SHERMAN, tous les photographes les plus cotés étaient représentés. L’avènement de l’écran plat insuffle un second souffle aux œuvres vidéo, ainsi la galerie coréenne Kukje associée à la galerie Tina Kim de New York présentait des vidéos de Bill VIOLA. Accrochées au mur, les œuvres vidéo, par le passé si encombrantes, s’affichent désormais au mur dans un simple cadre LCD. Les nouveaux médias, dont Artprice consacre une grande partie de son guide du marché de l’art contemporain, s’affichent de plus en plus.

Il y a encore plus à raconter et il y avait encore plus à voir à la FIAC cette année. Prochain rendez-vous pour le marché de l’art à New York dans quelques jours avec les ventes impressionnistes et modernes. Le marché saura-t-il continuer sur sa lancée et faire fi des bouleversements économiques ?

Source © Artprice.com   (photos : Google)

  Punk.jpg

La FIAC, c’est pas la foire !

(par Jean-Max Koskievic, ESG Management School) - Relation entre la qualité esthétique et prix d'une œuvre d'art contemporain : Comment expliquer que des œuvres d'art contemporain physiquement identiques en taille, forme, sujet et technique, puissent avoir des prix si différents? C’est la qualité esthétique de l'œuvre

Depuis deux jours, la Foire Internationale d’Art Contemporain (la FIAC) a ouvert ses portes à tout ce que le monde compte de collectionneurs, experts, marchands, galeristes…mais aussi à tous les curieux (moyennant tout de même la somme rondelette de 32 euros).

Lorsque l’on se promène dans les allées et sur les stands des exposants, ce que l’on entend le plus n’a rien à voir avec un quelconque jugement esthétique sur les œuvres exposées ou sur le message que l’artiste a voulu transmettre, mais concerne une seule chose (à l’image du président Nicolas Sarkozy) : « combien ça vaut ? ».

Cette question peut paraître légitime, qu’est-ce qui pourrait bien expliquer que trois toiles de même taille, forme, sujet et technique, vaudrait l’une 500 €, l’autre 5000 € et la dernière 50 000 € ? Afin de bien comprendre pourquoi le prix d’une œuvre d’art contemporain est une information plus importante que l’œuvre elle-même, il convient de comprendre les particularités du marché de l’art contemporain.

Tout d’abord, les producteurs (les artistes) ne produisent pas prioritairement pour vendre.
En effet, l’argent n’est pas leur motivation première mais la volonté de se créer leur propre identité artistique au travers de leurs œuvres (afin de vendre plus cher après ?). Ainsi, pour parler des artistes contemporains les plus en vogue, certains ont une identité artistique de « provocateurs » comme Maurizio Cattelan, Wim Delvoye ou les frères Chapman, alors d’autres sont « kitch » comme Jeff Koons ou « pop » comme Takashi Murakami.

Ensuite, les collectionneurs (les acheteurs) n’ont aucune idée de la vraie valeur de ce qu’ils achètent. En effet, les règles régissant la valeur d’une œuvre d’art contemporain sont au mieux opaques, voire parfaitement inconnues des collectionneurs.

Par essence même de l’art contemporain, la majorité des œuvres ne sont jamais passées par les fourches caudines des ventes aux enchères, puissants révélateurs d’information, mais uniquement par les mains expertes des intermédiaires du marché (marchands, galeries, collectionneurs, experts et parfois grands collectionneurs).

La capacité de ces intermédiaires à déterminer la valeur commerciale d’une œuvre contemporaine vient de leur affirmation selon laquelle ils auraient «du goût », connaitraient la valeur esthétique de l’œuvre, ou comprendraient les facteurs conduisant les forces du marché à déterminer des différences de prix entre des œuvres physiquement identiques (expositions dans différentes galeries et musées, publications d’ouvrages, collections prestigieuses, galeries fameuses,…). Toutes ces informations n’étant évidemment pas à la disposition des collectionneurs.

Ainsi, comme il existe une disparité entre l’information possédée par le marchand/vendeur sur les œuvres qu’il propose et celle disponible pour le collectionneur/acheteur (on parle d’asymétrie d’information), nous allons montrer comment les prix de vente des œuvres d’art contemporain pourront être utilisés comme des signaux de la qualité (ou de la valeur esthétique) des œuvres.

On connait depuis l’article fondateur de George Akerlof en 1970, l’importance de l’asymétrie d’information dans le fonctionnement des marchés. Prenant l’exemple du marché des « tacots » (voitures d’occasion présentant des vices cachés), Akerlof a montré comment les vendeurs possédant de l'information supplémentaire par rapport aux acheteurs sur la qualité des voitures d’occasion seront incités à tromper ceux-ci en leur vendant un « tacot » au prix d'une bonne occasion. En effet, les vices étant cachés et ne pouvant pas essayer la voiture, il n’y a de possibilité pour l’acheteur de différencier une bonne voiture d’occasion, d’un « tacot ». Sachant cela, il aura intérêt à proposer toujours le prix d’un « tacot », quel que soit la voiture d’occasion qu’il voudra acquérir. Comme le vendeur d’une bonne occasion refusera cette offre, l’acheteur obtiendra ainsi l’information lui manquant sur la qualité de la voiture et n’achètera pas le « tacot » !

Sur le marché de l’art contemporain, les « tacots » ce sont les œuvres d’artistes ayant une valeur esthétique, et lorsque les prix des œuvres d’un artiste diminuent, plutôt que de faire augmenter la demande pour ces œuvres (comme le prescrirait la loi de l’offre et de la demande), cela conduit à une baisse de la demande des collectionneurs. La raison en est simple : cette baisse signale que la « qualité » des œuvres de l’artiste diminuent c’est à dire que la carrière de l’artiste est en déclin.

Voilà pourquoi nombres d’artistes contemporains ont vu leurs prix augmenter par la seule décision des intermédiaires, les faisant passer de « la bOhème à la bÉhème» !

(Source : jeanmaxkoskievic sur http://lecercle.lesechos.fr …Ben ouais…)

 

Partager cet article
Repost0

commentaires