Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 19:27

Leve_ton_poing.jpg 

 

En ces temps de remises de Césars, de machins Award’s et autres Oscars (qui nous occupent l’esprit et nous empêchent ainsi de penser aux réalités de la vie), n’oublions pas les autres palmarès, en particulier celui du Poing d’or.

  

Ci-dessous, la liste des catégories (liste non exhaustive) 
et des nominé(e)s :

 

Poing d’or du meilleur décor :

Fukushima

Homs

Haïti

 

Poing d’or du meilleur comique :

« Zadig et Voltaire » livre de chevet de Frédéric Lefebvre

La fellation quasi nulle

Le gaz de shit

 

Poing d’or pour le meilleur rôle de menteur

Zébulon 1°

Le président des riches

Le DRH de Kärcher

 

Poing d’or du meilleur bluff historique :

La négation des déportation d’homosexuel(le)s

La négation des chambres à gaz

 

Poing d’or de la démesure :

80000 postes supprimés dans l’Education Nationale

9,9% de chômeurs

6 000 000 de mal logé(e)

8 000 000 de personnes sous le seuil de pauvreté

32.922 étrangers expulsés de France en 2011

10 patrons français touchant une rémunération égale à plus de 240 Smic, soit 4,6 millions €

 

Poing d’or du meilleur site historique

Gandrange

Clairoix (Conti)

Rilleux-la-pape (Lejaby)

Noyelles-Godault (Mettaleurop)

 

Les prix seront décernés par :

 Damien Saez, Dominique Grange, HK et les saltimbanks

 

 

Partager cet article
Repost0
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 17:20

 

 

BRUTALE EXPULSION DE TRAVAILLEURS SANS PAPIERS DANS LES LOCAUX DE
L’UNITE TERRITORIALE NORD-LILLE (DIRECCTE NPDC)

Ce 23 février 2012, quelques dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants sans papiers sont entrés pacifiquement et courtoisement dans les locaux du ministère du Travail, rue Gambetta à Lille pour en occuper la cafeteria et demander une entrevue au préfet.
La seule réponse, du préfet a été d’envoyer immédiatement les services de police qui se sont attachés à les expulser brutalement.
Alertés par les cris, les agents du ministère sont sortis de leur bureau se rendre compte de ce qui se passait et témoigner de leur solidarité. Ils ont été scandalisés par une telle brutalité dans la réponse et dans les méthodes :

- une personne a été trainée dans les escaliers, certains policiers n’hésitant pas à lui écraser les mains pour le faire avancer


- d’autres ont tenté d’arracher un enfant des bras de sa mère


- cette violence a provoqué un malaise chez une femme enceinte nécessitant l’intervention urgente des pompiers.

 

Face à une telle violence, les travailleurs Sans Papiers sont finalement sortis des locaux aussi pacifiquement qu’ils y étaient entrés.

 Les organisations syndicales CGT, SNUTEFE-FSU et SUD sont outrées par un tel déploiement des forces de Police dans les locaux mêmes de l’administration du Travail, chargée de la protection des travailleurs avec ou sans papiers.

Nous condamnons l’attitude du Préfet qui a préféré la violence au dialogue demandé par les Sans papiers. Nous soutenons entièrement le combat et les revendications des travailleurs sans-papiers.

A Lille, le 23 février 2012

  (source texte : lutte en nord)

Partager cet article
Repost0
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 15:40

 

 

 

Allons enfants de la patrie
Le jour de gloire est terminé
Entre nous deux, la tyrannie
Sous l'étendard, sang est levé

Entendez-vous dans nos campagne,
Mugir nos pauvres, de faim de froid?
Qu'ils viennent jusque dans vos bras,
Pleurer dans nos ville, nos sarcasmes

Aux armes aux armes
Et cætera

Que veut cette horde de militaires
De traîtres et de rois conjurés?
Pour qu'ils nous prennent, quand ils nous traitent
De cons, de braves, de pauvres français!

Quoi? Ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers?
Quoi? Nos flics, soldats, mercenaires,
Alors qu'on est tous étrangers !

Aux armes aux armes
Et cætera

L'État comprime et la loi triche
L'impôt se rie des malheureux
Nul devoir ne s'impose aux riches
Le droit du pauvre est un mot creux

Des preuves qui se ramassent à l'appel
L'égalité n'existe pas
Pas de droits sans devoirs dit elle
Égaux à la naissance parfois...

Liberté lie bêtes et chérie
Ceux qu'on la tune, n'ont que l'odeur
Amour sacré de la patrie
Et la fraternité se meurt.

Aux armes aux armes
Et cætera

C'est la lutte finale
Un combat d'initiés
Sont les perdants qui gagnent
Nos dames « émancipées »
Les médias sous le roi
Mon peuple articulé
D'un pantin au long bras

Faut pas venir pleurer...

Aux armes aux armes
Et cætera
Faites entrer l'accusé!

 

Partager cet article
Repost0
25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 16:51

 

Les fouilles à nu illégales continuent en prison

Jugées dégradantes, humiliantes ou attentatoires à la dignité humaine, les fouilles intégrales systématiques ne devraient plus avoir cours dans les prisons françaises depuis la loi pénitentiaire de novembre 2009. Mais rien n’a changé, comme l’a noté le Contrôleur des prisons, dans son rapport rendu public le 22 février. Une seule solution pour les détenus : saisir la Justice.

Appelons-le Monsieur R. Ce vendredi 24 février, ce détenu incarcéré au centre de détention de Roanne sera représenté par son avocat devant le tribunal administratif de Lyon. Une procédure de référé-suspension pour « faire stopper les fouilles systématiques » dont il est l’objet après chaque parloir.

Comme lui, ils sont nombreux à ne plus supporter cette mise à nu devant les surveillants à chaque fois qu’ils ont un parloir ou une relation directe avec le dehors. Certains préfèrent même limiter ces rares contacts familiaux, comme témoigne ce détenu de la prison de Bourg-en-Bresse :

« J’ai annulé un parloir et je vais demander à mon épouse de venir me voir une fois par mois au lieu de tous les quinze jours, pour limiter cette mise à poil systématique. Agé de 72 ans et demi, je trouve ce procédé dégradant. C’est une atteinte à la dignité humaine ».

Une poignée de détenus échappent à la fouille

Régulièrement condamnées par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour « traitement inhumain ou dégradant », la France a changé l’encadrement de l’usage des fouilles à nu. Désormais, elles ne peuvent plus être systématiques mais adaptées aux nécessités de la sécurité et à la personnalité des personnes détenues », selon la loi pénitentiaire de 2009.
Forts de cette évolution législative, quelques détenus ont commencé en 2011 à saisir les tribunaux pour ne plus subir de fouilles. Surtout, depuis le mois d’août 2011, l’Observatoire Internationale des Prisons (OIP) a lancé une campagne pour appuyer ces recours individuels. Du centre de détention de Salon-de-Provence (pour lequel a été déposé le premier recours) aux autres taules, le mot passe.

Dans l’immense majorité des cas, les tribunaux ont donné raison aux détenus. Pour Monsieur JP, du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, le juge administratif de Lyon note par exemple dans une ordonnance du 8 février 2012 :

« L’établissement pénitentiaire en cause n’établit pas que sa situation justifierait, pour tous les détenus sans distinction, une fouille corporelle intégrale répétée à la sortie de chaque parloir autorisé ».

Par conséquent, Monsieur JP bénéficie depuis la date de ce jugement de l’absence de fouille. Mais pas les autres.

La « stratégie d’évitement » de la pénitentiaire

Depuis un arrêt du Conseil d’Etat du 9 septembre 2011, l’OIP a changé de stratégie, en cherchant à faire sanctionner les règlements intérieurs et autres consignes qui organisent ces fouilles intégrales systématiques. Afin que tous les prisonniers d’un même établissement ne soient plus soumis à cette procédure de sécurité.

Depuis septembre 2011, les directions des prisons de Rennes, Oermingen (Bas-Rhin) et Poitiers-Vivonne ont ainsi été condamnées.
A la suite de ces condamnations, nous aurions voulu savoir si ces prisons ont mis en œuvre ces décisions de justice. Mais l’administration pénitentiaire ne communique pas sur le sujet.

Selon l’OIP, seul le centre de détention pour femmes de Rennes ne pratiquerait plus ces fouilles à nu de façon systématique. Pour les autres, les pratiques illégales continueraient.

C’est aussi le sens de l’intervention de Jean-Marie Delarue, le Contrôleur général des lieux de privations de liberté (autrement dit l’autorité indépendante qui contrôle les prisons). Il a placé au cœur de son rapport annuel rendu public le 22 février, cette thématique. Pour lui, l’interprétation d’une circulaire d’avril 2011, a permis de conserver le caractère systématique, ce que confirme un directeur de prison de l’ouest de la France, sous couvert d’anonymat à La Croix :

« Concrètement, il suffit que je trouve quelques objets illicites au sein de la prison pour pouvoir recourir à ces fouilles pendant une période de trois mois. À la fin de cette période, il suffit que je fasse une nouvelle prise pour renouveler le dispositif ».

C’est exactement ce qu’a fait le chef d’établissement du centre de détention d’Oermingen en mettant en avant de « récentes et nombreuses découvertes de produits stupéfiants et de téléphones portables » pour justifier de fouilles intégrales du 18 janvier au 18 février 2012. C’est à dire le lendemain du jugement du tribunal administratif de Strasbourg annulant les fouilles intégrales systématiques des détenus à l’issue des parloirs.

Nicolas Ferran, juriste à l’OIP, explique :

« Depuis la multiplication des recours devant les tribunaux, il semble se mettre en place une stratégie d’évitement. Une des modalités possibles étant de multiplier les notes de service de courte durée. Le temps que le juge se prononce sur une note en particulier, même si c’est en urgence, une nouvelle note aura été prise ».

« Les surveillants ne se laisseront pas faire »

L’administration pénitentiaire freine d’autant plus des quatre fers pour appliquer la loi, que tous les syndicats de surveillants (sauf la CGT) sont vent debout contre la fin des fouilles intégrales systématiques. Au nom de l’efficacité de telles procédures, comme l’explique Pascal Rossignol, le secrétaire général de l’UFAP-UNSA Justice en Rhône-Alpes :

« Supprimer ces fouilles systématiques, c’est dangereux pour la sécurité des surveillants et des détenus eux-mêmes. On prend le risque de faire rentrer des armes. Si on fait des prisons passoires, je ne vois pas l’intérêt de mettre des personnes entre quatre murs pour créer des zones de non-droit ».

Les syndicats de surveillants avancent deux solutions :

  • Une réécriture de la loi. Mais cela ne paraît guère envisageable compte tenu des décisions de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
  • Investir massivement dans des scanners corporels, comme on trouve dans les aéroports.

Le remplacement des fouilles à nu par des scanners corporels a été une solution évoquée lors des débats parlementaires sur la loi pénitentiaire. C’est clairement ce qu’avaient en tête les rapporteurs de la loi en estimant que les équipements de détection « permettront certainement la suppression des fouilles intégrales ».

En ces temps de disette financière, le ministère de la Justice n’aurait investi que dans deux scanners, actuellement en expérimentation.

Révolutionner le métier de surveillant ?

Mais la solution ne peut qu’être technique car la fouille à nu est au cœur du métier de surveillant et de leur autorité. Le Contrôleur général des prisons, Jean-Marie Delarue en convient dans son dernier rapport :

« Ordonner une fouille, c’est rappeler le pouvoir exorbitant de celui qui l’ordonne. C’est montrer de quel côté se trouve l’autorité; autorité d’autant plus grande que la consigne consiste justement à « désarmer » l’autre, en le rendant vulnérable; autorité d’autant plus générale qu’elle est sans rapport nécessaire avec le comportement mais seulement avec des situations : toute personne détenue provenant d’un parloir passe par la fouille intégrale, qu’elle soit calme ou violente ».

Pour le Contrôleur général des prisons, la solution doit donc passer par un changement des pratiques des surveillants :

« La clé d’un emploi justifié, donc minoritaire, des fouilles intégrales réside dans la manière dont les agents sauront distinguer les véritables fauteurs de trouble (minoritaires) et les autres (…) qui doit passer par une approche attentive et quotidienne de la vie des personnes détenues et par la capacité à régler les tensions qui s’y manifestent ».

 (source texte : rue89.com)

Partager cet article
Repost0
24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 19:02

  Collectif-Rased-62x-copie6.jpg sud educ 59 62 CNT 59 62

cgt educ AME 62  snuipp 62 bis se unsa . . .

 

 

Ci-dessus, les 1° organisations signataires à ce jour  (par ordre chronologique)

Non à la fermeture des centres de formation pour les psychologues scolaires !!!

Après les (dé)mesures de carte scolaire, après le démantèlement des RASED nous apprenons maintenant que le ministère de l'Education Nationale signe la mise à mort des psychologues scolaires.

Cette mise à mort se fait de manière très insidieuse, sans annonce officielle, pour cela, il suffit au ministère de fermer certains centres de formation :

Lille, Aix-Marseille, Grenoble, soit 50 % des centres actuels !!!

Les responsables des centres ainsi sacrifiés  n'ont même pas été informé(e)s et se sont trouvé(e)s sous le fait accompli !!!

Par cette volonté (pas même affichée) de démanteler l'aide aux élèves en difficulté le ministère montre une fois de plus sa volonté de détruire l'école publique pour toutes et tous !!!

Alors que le besoin de psychologues scolaires (et de l’ensemble des RASED) se fait de plus en plus criant sur le terrain, le ministère poursuit sa politique aveugle de casse de l’école publique.

 

Nous refusons la fermeture des centres de formation de Lille, Grenoble et Aix-Marseille.

Nous exigeons au contraire le développement de la formation des psychologues scolaires (et des maîtres spécialisés).

 

  Signer la pétition

 

  - Important :  Votre nom (de famille) n'apparaît pas sur la liste des signataires. Si vous souhaitez qu'il le soit, ajoutez-le dans la rubrique Prénom.

- Merci de diffuser, et diffuser, et...diffuser

- Autres organisation signataires bienvennues...

 

 

Partager cet article
Repost0
24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 18:10

 

Baroud d'honneur des écoles lilloises pour sauver le Rased

Depuis lundi, les parents sont également mobilisés. « Les mamans se sentent abandonnées », constate Sophie Langlois, trésorière de l'association des parents d'élèves de l'école Saint-Exupéry, boulevard de Strasbourg. Cette école a été bloquée durant 1 h 30 hier matin.
Olivier Dutour explique : « C'est une double peine : les enfants qui sont en grande difficulté ne pourront plus être suivis par les maîtres Rased et les instituteurs auront moins de temps à accorder aux élèves dits moyens. »
Suite

 

 

Pour les parents et les profs, les maîtres spécialisés « ne sont pas un luxe »

« Touche pas à mon RASED. » La banderole a fleuri sur la façade d'une dizaine d'écoles, hier. Alors que sera connu, aujourd'hui, le sort réservé à la rentrée 2012, la communauté éducative se mobilisait pour ses maîtres du Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED).

Suite

 

Manifestation à Arras contre les fermetures de classe

 

À l'appel des syndicats SNUDI-FO, Sud-Education, SNUIPP, SNE et du collectif Rased 62, ...

 

un rassemblement a eu lieu mercredi 22 février , à 15 h, devant l'inspection académique à Arras.

Suite

 

Les manifestants s'offrent un boulevard pour dénoncer les fermetures de classes

Parents d'élèves, professeurs, représentants syndicaux manifestaient contre les fermetures de classe annoncées, les suppressions de postes de RASED et d'enseignants spécialisés prévues dans l'académie. Tandis qu'une délégation syndicale était reçue, les manifestants descendaient sur la chaussée. Bloquant le boulevard de la Liberté.

Snudi-FO 62, Sud-Education, SNUipp 62, SNE et le collectif Rased 62 appelaient au rassemblement avant le comité technique qui doit arrêter, aujourd'hui, les décisions annoncées.

Suite

 

 

Quelques précisions :

 

Contrairement à ce qui est annoncé dans certains articles et sur Wéo, ce ne sont pas 17 fermetures de classe qui sont abandonnées mais seulement 7.

Le nombre de fermetures de postes RASED n'est pas de 46 mais "bel et bien" de 52

(Les psychologues scolaires font partie des RASED)

 

Partager cet article
Repost0
23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 21:16

 

A Paris et partout en France.


Contre le racisme et les idéologies d’exclusion !
Pour en finir avec le colonialisme partout dans le monde !
Pour l’auto-détermination et l’indépendance des peuples en lutte !
... Pour les libertés individuelles et collectives !

 

 

 

voir sur : http://www.facebook.com/#!/events/278976158841403/?notif_t=event_invite

 

 




Premiers signataires :

Associations et Collectifs :
ACCA ( Association des Combattants de la cause anticolonialiste), AFASPA, Association des Marocains en France, Association de promotion des cultures et du voyage (APCV), 4 ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), Al Houda (Association des Femmes Musulmanes de Rennes), Association des travailleurs maghrébins de France Paris-75 (ATMF Paris 75), Au nom de la mémoire, CAAC Comores, Cedetim, Centre d’Information Inter-Peuples (Grenoble), Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrant-es, Collectif des Sorins ( Montreuil), Collectif antiraciste de Saint-Denis, Collectif Gardois D’Ailleurs nous sommes d’Ici, Comité-Anti-Impérialiste, Comité grenoblois contre la Traite négrière et l’esclavage, Comité isérois de soutien aux sans papiers, Coordination 75 des sans-papiers (CSP75), CRAN (Conseil représentatif des associations noires), Ensemble Vivre Travailler Coopérer (EVTC), Europalestine, FASTI, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Fédération des Associations Culturelles Kurdes, Jeunesse Émigrée Réunionnaise de France (JERF), La Maison du Tamil-EELAM, Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers, MRAP, Mouvement des Jeunes Kanaks de France, Réseau Féministe «Ruptures», Survie, Turbulences Marne la Vallée

Syndicats :
CNT-F, Solidaires, Sud Etudiant, Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et Exploités

Organisations politiques :
Les Alternatifs, Europe Écologie-Les Verts (EELV), Gauche Alternative Lille Métropole, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti Communiste maoïste de France – la Cause du Peuple, Parti Communiste Français (PCF), le Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Partit Occitan, Union Démocratique Bretonne (UDB)

Partager cet article
Repost0
23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 20:17

luter plus

 

ARRAS (62) :

Les manifestants s'offrent un boulevard pour dénoncer les fermetures de classes

« Non à la fermeture des classes. Non... » Les gamins s'époumonent. Inlassables. ...

Motivée, Justine, 8 ans, ne sait pas bien pourquoi... « Mais si ! Pour que les deux ans puissent aller à l'école », lui rétorque sa sœur, Amy, 6 ans. Les enfants de l'école George-Sand de Longuenesse ont donné de la voix, hier, devant l'inspection académique. Portant haut - et fort- les revendications de leurs aînés.

Parents d'élèves, professeurs, représentants syndicaux manifestaient contre les fermetures de classe annoncées, les suppressions de postes de RASED et d'enseignants spécialisés prévues dans l'académie. Tandis qu'une délégation syndicale était reçue, les manifestants descendaient sur la chaussée. Bloquant le boulevard de la Liberté.

Snudi-FO 62, Sud-Education, SNUipp 62, SNE et le collectif Rased 62 appelaient au rassemblement avant le comité technique qui doit arrêter, aujourd'hui, les décisions annoncées. « Le contexte global est alarmant. En cinq ans, cinq mille postes ont été supprimés dans l'académie... C'est un SeaFrance ou un Metaleurop par an ! » s'emporte David Boutin, du SNUipp. Premiers visés, d'après les organisations syndicales, les RPI... Et les élèves en difficulté.

Soixante et un postes de RASED sont menacés. Dont un maître G à Arras. « Cette fois, ce ne sont plus seulement sur des postes de stagiaires que joue l'Éducation nationale... Ce sont bien des titulaires qui sont concernés » précise David Boutin. Franck Dupont, du collectif RASED 62, n'a « aucun espoir »... « Il y a cinq ans, il y avait 155 maîtres "G" dans le département. Aujourd'hui, il en reste 37 !

» Dénoncé, aussi, le recul de la scolarisation des enfants de deux ans. « Qui ne sont plus pris en compte. Y compris, cette année, en zone d'éducation prioritaire » souligne David Boutin. « C'est à l'école que les enfants découvrent le goût des livres, apprennent à vivre ensemble. Cela favorise les CSP + », avance Geoffrey Capliez, du SNE, qui note qu'à Maroeuil la fermeture d'une classe de maternelle à l'école publique Dolto l'an dernier se solde par une ouverture dans le privé, à Sainte-Bertille, cette année... « Au total, 245 postes sont menacés. Alors même que les premières prévisions du Pas-de-Calais parlait de 163 postes en moins : il y a une marge de manœuvre... » Premiers dossiers défendus, les dossiers « limites », ceux dont les écoles avaient fait le déplacement hier.

L'école Georges-Sand de Longuenesse, Jacques-Prévert, de Saint-Omer, la maternelle du Centre de Coulogne, deux écoles d'Oye Plage... À Arras, Oscar-Cléret, concernée, n'était pas représentée. Tous espéraient que l'IA revienne sur ces décisions. Réponse attendue aujourd'hui. •

(source texte: lavoixdunord.fdr)

 

g29 25590911

Après le CTSD de ce jour :

 

un certain nombre de fermetures sont abandonnées,

 à savoir :

 

RASED :

 

Maître(sse)s E :

Harnes, Jean Jaurès

Liévin,  Prairial Floréal

Noyelle sous  Lens, J Rostand

Saint Martin Boulogne Nacry Ferry

Sallaumines, Basly

 

Maitre(sse)s G :

Arras, Voltaire, 1 fermeture abandonnée sur les 2 prévues

Calais Oran Constantine, 1 fermeture abandonnée sur les 2 prévues

Carvin, Appolinaire

Saint Nicolas les Arras Grenier

 

Classes :

Calais, primaire Condorcet

Brexen Enocq

Cagnicourt, Hendecourt

Royon Torcy

Nechoncel Bayeul les Pernes

Montigny en Gohelle, école maternelle du Barlet

Harnes, école élémentaire Diderot

 

(source :   SE UNSA 62 )

 

 

Partager cet article
Repost0
21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 19:24

Ce 16 mars 2012

à Bruay-La-Buissière,

2 rendez-vous majeurs :

 

Bruay est antifasciste : concert de The Offenders et de Groovin’ Jailers

 offenders.jpg

  

Vendredi 16 mars à 20h près de Bruay-la-Buissière :

Concert de soutien au Cri du Coron avec :

·     The Offenders (ska legends, Rome / Berlin)

·     Groovin’ Jailers (early reggae, Lille)

·     + guest

Le Cri du Coron c’est un nouveau groupe libertaire de Bruay-la-Buissière.

Tables de presses d’organisations progressistes et antifascistes. Informations sur la “maison des ouvriers” que souhaitent ouvrir les fascistes à Bruay.

Prix : 5 €
Comportements et propos racistes, sexistes et homophobes ne seront pas tolérés.

 

 = = = = = = = = = = = =

 

un parmi

 

Partager cet article
Repost0
20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 23:07

 

 62277192.jpg

Le texte ci-dessous date de quelques mois, et, à juste(s) titre(s), il a été diffusé sur plusieurs blogs et sites...

La semaine dernière, je participais à une équipe éducative, où était évoquée la situation d'un élève, mais aussi de sa famille, du papa absnet, trop absent, et idéalisé, du frère aîné qui "part en vrille" au collège (quand il y va), de sa maman qui se bat contre la dépression, contre l'isolement, contre les regards (ceux qui se détournent, ceux qui foudroyent), contre les non-dits hurlants, contre la solitude...

Une équipe éducative où seraient présents des tas de gens, de l'école, des services sociaux, du SESSAD...

Quelques jours auparavant, Lucas me disait..."Y'a une réunion bientôt...heu, c'est quoi une réunion ?"

Equipe éducative au cours de laquelle seraient évoquées les absences, de plus en plus nombreuses de Lucas à l'école...

Lucas, un élève -pas encore parmi les autres...-

  

Après cette équipe éducative, un collègue du RASED m'a rappelait ce texte de Claudine Ourghanlian qui lui renvoyait la situation de Lucas...



A ce jour, combien de demeuré(e)s ; combien d'élèves à qui on ne permet pas d'être parmi les autres ???

 

 PRENEZ LE TEMPS DE (RE)LIRE CE TEXTE

 (désolé pour la mise en page)

 20090713-13143920774a5ac6d999366.jpg

         Un texte de Claudine Ourghanlian, Enseignante spécialisée

Qui, l'ayant lu, a oublié Les demeurées, le bouleversant roman que Jeanne

Benameur fit paraître en 2000 ?

Dans un village fermé sur lui-même, une femme, en-deçà du langage, aime

de tout son corps sa fille Luce. Elle forme avec celle-ci un îlot d'amour qui les

isole toutes deux. Quand l'institutrice du village vient rappeler l'âge de la

scolarité obligatoire, cette mère subit un arrachement et un anéantissement.

Luce doit franchir le seuil du monde et se rendre à l'école. Tentée un moment

par les mots, elle les refuse car ils contiennent une menace de rupture.

« Dès que les paroles claires de Mademoiselle Solange menacent de

pénétrer à l'intérieur d'elle, là où toute chose pourrait se comprendre, elle fuit.

D'une enjambée muette, elle se niche où le plâtre du mur se délite, au coin

de la grande carte de géographie, près du bureau. Entre les grains usés,

presque une poussière, elle a sa place. Elle fait mur. Aucun savoir n'entrera.

L'école ne l'aura pas. »

Luce veut demeurer ignorante, ressembler à sa mère pour être encore plus

proche d'elle. Son refus du savoir est tel qu'elle entre en maladie comme on

entre en refuge. Elle se réinstalle dans le temps arrêté de la fusion auquel on

l'a arrachée.

C'est en s'appuyant sur les objets du quotidien, la boîte à café, le mouchoir,

et en créant un lien symbolique avec une tierce personne, la maîtresse, que

l'enfant sans âge va s'approcher des lettres et des mots. Elle brode le

prénom de son institutrice et se sent emportée hors de la demeure. Mais à

quel prix ? Mademoiselle Solange s'enferme dans sa question sans réponse :

est-ce un bonheur ou un malheur d'apprendre ?

C'est le texte d'une intervention de Jacques Lévine(1) qui m'évoque ce

roman. Il y est question de la problématique de croissance qui oblige à se

séparer, à quitter la demeure pour ne pas « demeurer ». Lévine distingue :

les enfants exogamiques(2) capables de se projeter vers l'avenir et

d'envisager de s'ouvrir au monde, d'appartenir à une société plus large ;

les enfants essentiellement endogamiques(3) qui ne veulent pas se séparer,

perdre les privilèges de la petite enfance ou que les préoccupations

retiennent du côté de la famille ;

les enfants ambivalents qui balancent entre ces deux directions.

Je dois dire que depuis que je travaille en classe spécialisée, CLIS 1

scolarisant des enfants présentant des troubles des fonctions cognitives, je

n'ai jamais rencontré ces élèves progrédients, « naturellement » prêts à se

distancier de leur famille et à accepter les règles et contraintes sociales pour

élargir leur monde et se le représenter de façon de plus en plus complexe.

Hazim est entré cette année au collège (en ULIS) avec la constitution d'un

enfant de 7 ou 8 ans et la connaissance du monde d'un enfant de 4 ans.

C'est en vue de ce passage qu'il a appris à s'habiller seul, ce que sa mère

prenait en charge jusqu'alors.

Romain a pris le chemin d'une autre ULIS du secteur, beaucoup mieux armé

sur le plan cognitif, beaucoup plus ouvert au monde, manifestant une réelle

soif d'apprendre. Pourtant Romain n'a pas pu envisager d'effectuer seul ou

avec des camarades le chemin très raisonnable qui sépare son domicile du

collège. Ce n'est pas pensable pour lui, pas plus pour sa mère qui tient à

l'accompagner au plus près et a même formé le projet de quitter son travail et

de solliciter une allocation complémentaire pour ce faire. Comment Romain

pourra-t-il apprendre à s'accompagner lui-même ?

Maha a été victime d'inceste. Depuis trois années, sa famille a le projet de la

maintenir dans un monde protégé, de lui faire retrouver le « droit à l'enfance

» dont elle a été privée. Le développement est remis à plus tard : pour le

moment, il s'agit de « la laisser tranquille, ne plus lui parler de tout ça ». Sa

mère n'en doute pas : lorsque le « blocage » sera levé, elle pourra alors

grandir car elle est « intelligente ». Maha a 10 ans et, pour le moment, elle ne

grandit pas, ni physiquement, ni dans sa façon de se présenter, ni dans ses

jeux, ni dans son ouverture au monde. Elle vit dans une bulle restreinte,

matriarcale, où rien ne sollicite sa pensée, où l'on ne veut songer ni au passé

ni au futur. Elle accepte bien l'école mais, à dix ans, elle n'est entrée ni dans

la lecture ni dans le calcul, et elle manifeste une incapacité quasi-totale à

évoquer.

Cécile est demeurée, pendant ses quatre années de maternelle (elle a été

maintenue en grande section), une enfant-tortue, rentrant sa tête à la

moindre inquiétude, bougeant peu, ne parlant quasiment pas, disant juste «

je ne sais pas » de peur de s'engager. On me l'a présentée comme « bien

débilotte ». Pourtant, depuis le jour où, réagissant à la présentation d'un

personnage de conte, elle a pris la parole pour dire « on n'a pas le droit de

dire ça, c'est pas parce qu'on parle pas qu'on est bête ! », Cécile s'ouvre, ne

cherche plus à se faire câliner par l'AVS et montre même une bonne capacité

à faire des liens. Tout en aimant l'école, Cécile préfère rester à la maison se

faire dorloter par maman ; elle ne souhaite faire aucune activité extrafamiliale

et extrascolaire. « Je ne sais pas trop si c'est bien de grandir » dit-elle avec

une voix de toute petite fille. Elle a 8 ans.

Jalil lui, du haut de ses neuf années, revendique le fait d'être grand et de

n'avoir besoin de personne. Il dit haut et fort « c'est pas toi qui me

commandes », dénie toute nécessité d'apprendre : « mais je sais, j'suis pas

bête quand même ! ». Il ne peut accepter l'idée qu'une personne extérieure à

la famille prétende l'aider à se construire, à acquérir les attitudes et les

valeurs de la vie collective. Jalil idolâtre par ailleurs l'image de l'adolescent

racaille et il entre déjà, avec son frère jumeau, dans une escalade sur le plan

des incivilités et des dégradations de biens. Son projet d'avenir semble bien

défini : « Moi, au collège, j'irai pas, je ferai semblant d'y aller et j'irai casser la

roue avec ma bécane. » Alors que son profil semble fort différent de celui des

camarades évoqués plus haut, Jalil partage avec eux la non inscription dans

un processus de croissance. Il refuse le contrat social qui lui demande de

renoncer à la toute puissance pour apprendre à se dominer, gagner en

humanité et trouver sa place dans la cité. Il veut demeurer (ou retourner)

dans le monde des satisfactions immédiates. Ce désir est tel qu'il peut

demander : « Pourquoi les parents, ils font des enfants ? Moi, je ne voulais

pas exister parce que je ne voulais pas aller à l'école, pourquoi ils font des

enfants alors si après ils les mettent à l'école ? »

Après deux années en CLIS, Axel a eu une orientation en ITEP. Après une

période d'essai, l'établissement préconisé n'a pas accepté ce garçon de 11

ans. Il arrive dans ma classe après un mois de septembre sans solution de

scolarisation. Chaque lundi matin, il pleure, se plaint d'avoir une

épouvantable migraine, demande que j'appelle son père. Celui-ci, chômeur,

vit seul avec ses trois enfants. La situation de grande précarité renforce les

liens de dépendance et le sentiment de responsabilité. Axel a besoin de son

père comme il pense que celui-ci a besoin de lui. Le midi, à la cantine, il fait

provision des fruits dont ses camarades n'ont pas voulu pour les rapporter à

la maison. Et chaque jour il demande : « est-ce que la journée va passer

vite ? »

Je pourrais dérouler la liste encore et encore. Ces élèves qui apprennent peu

et que l'on a fini par déclarer handicapés parce que leur résistance à la

pensée et aux apprentissages mettait en échec les efforts conjugués de

l'école et des services de soins, ces enfants qui « demeurent » se présentent

tous comme ne s'inscrivant pas dans la perspective de grandir, de se séparer

pour élargir leurs appartenances.

Aucun des élèves que je viens d'évoquer n'a été un bébé « handicapé ». Il

n'y a eu aucun « choc » entraînant une difficulté pour les parents à les

imaginer se développer, se socialiser et devenir un jour capable de se

séparer d'eux. La question de leur « différence » s'est posée plus tard, quand

il y a eu rencontre entre une histoire de vie et l'exigence scolaire. L'entrée à

l'école a constitué un événement désorganisateur et ces enfants «

vulnérables », au lieu d'investir les fonctions de construction et de création,

se sont enfermés dans un système de défense rigide. C'est l'école qui a

révélé leur différence et c'est elle qui a poussé les familles à saisir la MDPH,

convaincue par le constat d'une inadaptation mutuelle persistante de

l'existence d'un handicap.

S'il est admis que le petit garçon ou la petite fille qui fait son entrée à la

maternelle soit d'abord et avant tout l'enfant de ses parents, il est attendu

qu'il se dégage rapidement de cette appartenance, de ce collage affectif,

pour se construire comme élève.

 

Les maîtres G ont vocation à s'adresser à l'enfant dans son devenir-élève.

 

 Ils offrent un accompagnement et une médiation au bambin ne pouvant pas

accepter l'entrée dans un nouvel univers exigeant de mettre encore

davantage de distance par le recours aux symboles.

 

 L'Éducation nationale a programmé l'extinction de ses rééducateurs mais les enfants qui ne peuvent pas faire le deuil des relations premières et peinent à s'ouvrir à l'envie

d'apprendre ont-ils disparu ?

 

L'augmentation de la précarité, la fréquence toujours plus grande des séparations parentales, l'inscription de la maternelle dans la préparation de la réussite au CP... conduisent au contraire à voir apparaître toujours plus d'élèves en difficulté de passage d'un monde à l'autre. Et lorsque l'école, excédée, veut secouer les inhibés ou forme le

projet de montrer aux agités « qui est le plus fort », elle ne fait que contribuer

à renforcer les défenses qui deviennent constitutives de la personnalité.

Grandir, c'est construire des connaissances mais c'est aussi, pour le jeune

sujet, renoncer à des styles de vie et des rapports au monde qu'il a connus et

qui lui ont apporté des satisfactions. Son entourage constate et prend en

compte les progrès qu'il a faits ; il exerce en conséquence une pression sur

l'enfant afin qu'il intègre ces progrès dans son développement. Cette

intégration doit le conduire à davantage d'autonomie car grandir c'est trouver

par soi-même des réponses à la satisfaction de ses besoins et de son désir.

Kévin formule les choses ainsi : « Les parents voient qu'on est devenu plus

grand et plus intelligent. Un jour, ils nous disent « maintenant tu peux vivre ta

vie, il est temps que tu nous quittes ». Mais nous on est triste parce qu'on

voudrait rester toujours avec nos parents même quand on sera vieux. »

Les élèves de CLIS résistent ainsi à la pression sociale, ils ne font pas le

deuil des relations primitives et tentent encore d'échapper à l'épreuve de

réalité qui est une expérience de la désillusion. Chez ces enfants en manque

d'individualisation, toute séparation crée une rupture de la continuité

psychique. En classe, dès qu'ils sont laissés seuls face à une tâche, dès

qu'est sollicitée leur capacité à se « représenter », il y a risque de repli, de

désorganisation, d'effondrement, ou d'explosion si des dispositifs ne prennent

pas le relai de l'étayage.

De l'écrit foisonnant de Jacques Lévine cité plus haut, je retiendrai ici trois

idées qui me semblent essentielles : concilier endogamie et exogamie,

prendre en compte la dimension accidentée comme la dimension saine de

chacun, offrir à l'enfant trois alliances, identitaire, cognitive et culturelle,

institutionnelle.

Concilier endogamie et exogamie

Lévine avance l'idée que, pour répondre aux besoins de tous, il est

nécessaire que l'école – et en premier lieu la maternelle – concilie les deux

tendances, endogamique et exogamique. La mission de l'école est certes de

contribuer à l'autonomie et l'émancipation de l'enfant. Mais elle ne peut

l'aider à aller vers l'avenir que par la prise en compte et le respect de ce qu'il

est aujourd'hui dans ses multiples appartenances et sa courte histoire.

Considérer l'enfant comme élève d'une classe et d'une école ne doit pas

conduire à ignorer le « petit-tout » qu'il forme avec lui-même, le « moyen-tout

» qu'il forme avec ses groupes d'appartenance (qu'il s'agisse de la famille,

des copains, de la classe, d'un club, ...) et le « grand-tout » qui fait de lui un

membre de la société et un membre de l'humanité.

Prendre en compte la dimension accidentée comme la dimension saine

Tout sujet, même celui qui semble objectivement « aller bien », est porteur

d'une dimension accidentée, de doutes, d'angoisses et de défaites.

Lorsqu'elle est importante, cette dimension conduit parfois l'enfant à perdre

confiance en lui-même et à s'enfermer dans une identité négative. Ignorer les

difficultés qu'il a connues, lui dire « ici, on ne veut pas le savoir » ou « tu es

grand maintenant » ne lui fournit aucune aide. Ce dont il a besoin, c'est de

rencontrer des adultes qui contribuent à lier reconnaissance des difficultés

passées ou présentes et orientation positive vers l'avenir.

Offrir trois alliances : identitaire, cognitive et culturelle, institutionnelle

L'alliance identitaire

L'alliance identitaire repose sur l'idée que, pour adopter l'orientation

exogamique de l'école, l'enfant doit sentir que l'on ne négligera pas

totalement ses sentiments et ses préoccupations endogamiques, qu'il ne

sera jamais ignoré et réduit à l'élève : il a des joies, des souffrances, une

famille, une histoire, ...

L'alliance identitaire passe aussi par l'aménagement des transitions entre la

maison et l'école, qu'il s'agisse d'un temps d'accueil ou d'un temps de parole

du type « comment ça va ? » ou « quoi de neuf » ?

Elle passe encore par un travail de « regard » : il s'agit de porter sur l'enfant

un regard qui change progressivement celui, trop fataliste, qu'il porte sur luimême.

L'alliance identitaire garantit enfin un espace de sécurité : dans la classe, le

tâtonnement et l'erreur ne seront pas stigmatisés mais toujours considérés

comme étapes d'une démarche d'apprentissage, cela afin qu'ils n'entraînent

pas une atteinte à l'image de soi, et, au-delà, une atteinte au bon

développement de la personnalité. Et l'agression sera bannie, notamment

celle qui passe par les petites moqueries.

L'alliance cognitive

L'alliance cognitive diversifie les modes d'approche afin que toutes les

formes d'intelligence puissent s'exprimer (celle de la parole, des réalisations,

des relations, des intérêts personnels). Elle offre aussi à l'enfant l'occasion de

faire l'expérience d'une pensée personnelle, d'une interrogation sur le monde

qui se dégage du « prêt à penser » et des préjugés, ce qui peut passer par

des ateliers de philosophie.

L'alliance institutionnelle

L'alliance institutionnelle, c'est celle qui permet de faire « du lien », de tisser

de nouvelles enveloppes autour de l'enfant. Elle renvoie au « co », de la co

gestion, de la co-réflexion, ... car il s'agit bien d'un co- multiforme. On peut

parler d'alliance institutionnelle quand des enseignants font le choix

d'échanger leurs pratiques pour rendre « libre » la pensée, mais aussi

lorsque les adultes concernés par la situation d'un élève échangent et

collaborent. Quand les élèves et le maître de la classe réfléchissent

ensemble au fonctionnement de celle-ci, ou lorsqu'un petit groupe d'élèves

se confronte ensemble à un problème pour mieux y faire face, se joue

quelque chose de l'ordre d'une alliance institutionnelle.

Nous sommes les rois du projet : cet enfant, qu'allons-nous faire pour lui,

qu'allons-nous faire avec lui, qu'allons-nous faire de lui ?... Comme il avance

à bien petits pas (et parfois même rebrousse chemin), nous trouvons plus

prudent de nous projeter pour lui dans un avenir très proche. D'ailleurs la

mode nous y incite. Initiée par les PPAP, relancée par les PPRE et par l'aide

personnalisée, elle est aux actions « ciblées » de courte durée. Pourtant, ces

élèves que l'on « oriente » parce qu'ils « demeurent » nous invitent à

repenser la temporalité et la globalité de l'éducation. Toute la technicité et

toute la bonne volonté des enseignants, toutes les actions des services de

soins, toute la mobilisation des parents resteront vaines si elles ne se

rejoignent pas sur l'idée d'être au service commun du développement de

l'enfant et donc au service de l'inscription de celui-ci dans une dynamique de

croissance.

Aujourd'hui, quels dispositifs et quels outils d'évaluation permettent à l'enfant une appropriation du projet de grandir et de

s'autonomiser qui donnera son sens au projet scolaire ?

Claudine Ourghanlian Novembre 2011

Notes

(1) « Le conflit endogamie-exogamie au coeur de la prévention » (colloque de

Prague, 22 avril 2005). Ce texte est téléchargeable (format PDF, 288 Ko) sur

l'excellent site Apprendre en Finlande.

(2) Le terme exogamie, issu de l'ethonologie, signifie initialement, selon le

Trésor de la Langue Française, « Fait, obligation pour les membres d'un

groupe social (famille, clan, tribu...) de choisir leur conjoint en dehors de

celui-ci. »

(3) Le terme endogamie, issu de l'ethonologie, signifie initialement, selon le

Trésor de la Langue Française, « Fait, obligation pour les membres d'un

groupe social (famille, clan, tribu, etc.) de choisir leur conjoint à l'intérieur de

ce groupe. »

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0